La psychanalyse m’a appris que le but de l’homme (ou de la femme) est d’arriver à se reconnaître homme ou femme dans son identité sexuée. Tant que l’on n’est pas arrivé à cet état de représentation de soi, on rejoue ses scénarios d’enfant. Combien de personne ne savent pas se reconnaître autrement que dans le désir de papa ou maman. Je ne suis pas moi mais je suis le fils ou la fille de… tel ou tel désir. Je suis une représentation de ce que papa ou maman a voulu faire de moi. Tant que la distance n’existe pas entre ce que je suis et ce que l’on a voulu faire de moi, je suis une représentation de moi-même. Si le désir de maman ou papa a été trop prégnant, et si je ne fais pas de travail de détachement par rapport à ce désir, alors je fais vivre ou revivre la psychopathologie de ma lignée familiale. Avec son cortège de symptômes et de défenses pour gérer le conflit psychique que cela engendre. Si maman était une sainte (à mes yeux) je dois me montrer à la hauteur de sa supposé sainteté. Et bien évidement, cela me demande des contorsions peu ordinaires. Notamment un clivage entre la maman et la putain. Mais aussi un devoir d’être à la hauteur des vœux pieux de maman. Ce qui est dans le réel tout à fait ingérable. Ce qui explique que la confrontation à la femme réelle est l’oeuvre d’une vie. La psychopathologie qui peut en découler est la difficulté à concevoir l’engagement dans la durée car il faudrait se confronter à l’imperfection de la femme que l’on a choisi comme objet de désir…