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La parole Psychanalytique

Qu’est-ce qu’une parole psychanalytique? Une parole psychanalytique procède d’un processus d’élaboration consciente des phénomènes inconscients qui ont régit les choix du sujet et ont déterminés pour partie son destin. La parole psychanalytique est l’aboutissement d’un travail de secondarisation de la pensée c’est à dire d’une pensée hautement élaborée. Elle ne peut être entendue au pied de la lettre. Elle est à remettre en perspective dans des processus de remobilisation psychique. C’est une parole à manier avec précaution et à ne pas mettre entre les mains de tout le monde. C’est pourquoi le secret du cabinet est un essentiel dans la pratique psychanalytique.

Le vêtement – In « Être Deux » de Luce Irigaray

Il y a peut-être une origine historique à ce « destin » féminin. Il naît à une époque qui exige que la femme soit vêtue, alors que l’homme reste nu. Cela correspond peut-être au passage du matriarcat au patriarcat, ou plutôt à celui de l’amour charnel, duquel la femme est reine, à la phallocratie. Athéna et Apollon seraient des traces figurées d’une telle transition.

Il semble que, dans la suite, le vêtement de la femme soit devenu plus important que sa peau, et que l’on ai oublié que les femmes sont plus spirituelles que les hommes au niveau de ce tissu corporel lié génétiquement au mental.

Privilégier le vêtement recouvre pour le féminin, un lieu de son être spirituel. Se soucier de devenir une belle apparence par recours à l’artifice signifie souvent, pour la femme, renoncer à la spiritualité de sa peau, plus humaine et plus mentale que celle de l’homme.

La caresse, qui fait déchoir la femme – dans l’enfance, dans l’animalité, dans la perversité – et qui renvoie l’homme à son « Dieu », écarte la femme de son chemin spirituel. L’homme s’en approprie, et en capte une part d’énergie pour poursuivre sa propre voie.

A partir de ce moment, le devenir de l’un et de l’autre est altéré, perverti. La femme retombe dans l’absence d’intelligence, de pensée, et l’homme élabore sa culture à partir de la soumission et de l’appropriation de l’autre mais ne devient pas pour autant spirituel en tant qu’homme. Son esprit reste domination, possession, capture mais non chemin vers une intériorité masculine.

Quand la caresse n’est pas appel pour chacun à retourner à soi, à sa propre intériorité, quand elle n’est pas pour la femme, éveil à communiquer, aussi mentalement, elle est geste corrompu et coupable de la part de l’homme ou des deux.

(…)

Ce n’est plus dans la fusion ou l’extase de l’Un que se surmonte alors le dualisme entre sujet et objet, mais dans l’incarnation du deux, un deux irréductible à l’un : l’homme et la femme.

Le choix ne se tient pas entre dualité et non-dualité mais dans la recherche de un deux-fois-un, qui laisse à chacun(e) sa propre unité, limitée par son incarnation.

Faire vivre une relation dans la durée

Mon expérience me prouve que peu de gens savent faire vivre une relation dans la durée. Dans une société de consommation où l’être humain se réduit à sa rentabilité, et où tout le monde est interchangeable, l’accent n’est pas mis sur le trait d’union mais sur la force de propulsion. J’ai assisté à un colloque cet automne et le maître mot de l’homme au micro ce jour là était « je veux du dynamisme ». Et ce devant une assemblée majoritairement féminine, femmes entre 40 et 50 ans se retrouvant sur la touche et pour une grande partie d’entre elles, déprimées voir en dépression. Anachronisme! Erreur de jugement provenant d’un homme entrepreneur qui ne perçoit sans doute pas que ces femmes sont au chômage parce qu’elles sont femmes. Et que ce qu’une femme peut apporter dans une société tient à sa nature de femme qui n’est justement pas d’être dans la propulsion.

Et si la femme était dans le trait d’union? Et si c’était justement ce trait d’union qui nous fait défaut aujourd’hui, dans notre système économique?

Souffrance et plaisir sont-ils à mettre en parallèle?

Je viens de lire un article qui met en parallèle souffrance et plaisir. Et là je me pose une vrai question. Je connais le couple plaisir/déplaisir. je connais satisfaction/frustration. Mais selon moi, la souffrance a à voir avec le corps ou le psychisme. Quel pourrait donc être le contraire de souffrance? Bien être? Paix? Sérénité? Non violence? Joie? Seuil de tolérance? Respect? La souffrance me semble t-il est une sensation. C’est donc par les sens que peut-être nous trouveront une piste de réflexion. Seuil de tolérance me semble assez juste. Seuil de tolérance me renvoie à limites et donc à subjectivité. Et c’est là, à ce moment précis, que le libre arbitre prend tout son sens. Car à chacun correspond  un corps (petit, gros, fort, faible, féminin, masculin…) et à chacun correspond un projet de vie. Entrer dans la vie pourrait peut-être s’apparenter alors à prendre responsabilité de son seuil de tolérance. Savoir dire oui ou non en conscience. Schéma évidement idéal mais qui donne son sens à ma profession. Que faisons nous d’autre qu’apprendre aux gens à dire leurs limites?

Pourquoi j’aime Françoise Dolto…

La femme enfantera dans la douleur. Et voilà. Encore une fois l’ignorance veut imposer sa loi masochiste. Mémoire archaïque programmée du coté de « l’accouchement » est un arrachement ». Première séparation qui déterminera toutes les autres. L’adulte sait-il que le mélodrame avec lequel il orchestre ses séparations/ruptures est déterminé par cette mémoire ancestrale? « Mets du liant » nous disent certains esprits novateurs. Dans le domaine de la psychologie Françoise Dolto était une grande…

La colère

Aïe aïe aïe la colère c’est quelque chose. Oui la colère est puissante. Face à la colère, il s’agit de se positionner et c’est bien là, ce que j’appellerai « devenir adulte ». On se sent tout petit face à la colère. Prenez les catastrophes climatiques (par exemple, le réchauffement), n’y aurait-il pas un imaginaire collectif qui se met en place du coté de la colère écologique? L’environnement qui se retourne contre nous et notre façon de traiter notre demeure « Madame la Planète Terre »?

Et lorsque nous étions petits et que nos parents ou nos professeurs se mettaient en colère, n’étions nous pas dans l’obligation d’accepter la loi posée, quelque soit la justesse de cette loi?

Face à la colère de l’autre, je me sens démunie. Et ce, surtout si je suis dans un lien de dépendance ou d’inter-dépendance avec cet autre. Et je n’ai souvent pas de solution pour résoudre les conflits psychiques que cela engendre chez moi, si ce n’est rentrer dans l’action.

Je peux cependant avec mes repères d’adulte évaluer le positionnement de l’autre et décider que sa colère est justifiée ou non. A moi ensuite de trouver ma façon d’y répondre.

Sortir du désir de l’autre pour trouver ou retrouver son propre désir, that is the question?

Déchirure

Déchirure ou solitude? La pulsion pulse. Pulsion mienne ou pulsion de l’autre. Quelle pulsion j’accueille, quelle pulsion je rejette? J’accepte le tribunal de l’autre ou je le rejette? Quels moyens puis je déployer pour obtenir un cadre qui m’agrée?

comment puis je devenir responsable de ma vie?

Solitude infinie car rien n’ai jamais acquis.

De la psychopathologie des hommes qui n’arrivent pas à s’engager

La psychanalyse m’a appris que le but de l’homme (ou de la femme) est d’arriver à se reconnaître homme ou femme dans son identité sexuée. Tant que l’on n’est pas arrivé à cet état de représentation de soi, on rejoue ses scénarios d’enfant. Combien de personne ne savent pas se reconnaître autrement que dans le désir de papa ou maman. Je ne suis pas moi mais je suis le fils ou la fille de… tel ou tel désir. Je suis une représentation de ce que papa ou maman a voulu faire de moi. Tant que la distance n’existe pas entre ce que je suis et ce que l’on a voulu faire de moi, je suis une représentation de moi-même. Si le désir de maman ou papa a été trop prégnant, et si je ne fais pas de travail de détachement par rapport à ce désir, alors je fais vivre ou revivre la psychopathologie de ma lignée familiale. Avec son cortège de symptômes et de défenses pour gérer le conflit psychique que cela engendre. Si maman était une sainte (à mes yeux) je dois me montrer à la hauteur de sa supposé sainteté. Et bien évidement, cela me demande des contorsions peu ordinaires. Notamment un clivage entre la maman et la putain. Mais aussi un devoir d’être à la hauteur des vœux pieux de maman. Ce qui est dans le réel tout à fait ingérable. Ce qui explique que la confrontation à la femme réelle est l’oeuvre d’une vie. La psychopathologie qui peut en découler est la difficulté à concevoir l’engagement dans la durée car il faudrait se confronter à l’imperfection de la femme que l’on a choisi comme objet de désir…

Sexualité et pornographie

La sexualité n’a rien à voir avec la pornographie. Dans la pornographie, la femme est offerte en permanence. Elle n’a finalement aucune frontière. De plus, c’est le plaisir de l’homme et non celui de la femme qui est considéré ici. Ceci provient de personnes qui n’ont pas conscience des frontières de leurs corps. Dans « le moi-peau » de Didier Anzieu, cette question est développée à travers les frontières du corps, la peau, notamment, qui délimite l’espace de l’existence du moi. Franchir cet espace sans l’accord du sujet, c’est donc intruser le moi. C’est pourquoi le fantasme de femme soumise est une mise à mort de la femme en tant que sujet. La femme est alors réduite à un objet. De tout temps le femme a été assujettie à l’homme. Si bien qu’elle n’a pas construit un moi solide et protégé. Ceci correspond en terme d’époques aux temps des croisades et de la colonisation. Intruser une femme peut s’apparenter à vouloir posséder un territoire, une terre qui n’est pas sienne. La sexualité féminine se distingue par la capacité de la femme à recevoir et à donner, et ceci en plein accord et dans le libre arbitre.